vendredi 21 octobre 2011

Un pas supplémentaire vers l'image finale

Après avoir tergiversé, je décide finalement de préserver le graphisme façon crayonné autour des castors en scindant l'image en deux au lieu d'assurer la continuité de la perspective en intégrant mieux le barrage.
Curieusement, je dois me faire violence pour dévier ainsi d'une représentation réaliste. Je suis attaché à ce que mes gravures puissent parcourir le temps sans provoquer la lassitude dans le regard du public et je me méfie de la facilité comme si celle-ci devait se payer un jour ou l'autre. Je donne trop de valeur à la sueur en bridant ma spontanéité sous prétexte que celle-ci peut amener le meilleur, comme le pire.


dimanche 9 octobre 2011

Image finale provisoire

Voici une première vision complète de la future gravure. La couleur est là à titre indicatif car je devrais composer avec les encres dont je dispose à l'étape de l'impression.
Je suis très content de la partie supérieure, mais je reste insatisfait pour le bas. L'eau doit être adaptée pour pouvoir être reprise au burin et à la pointe-sèche et les castors ne sont pas assez réalistes.

Castors par le versant nord

Pour escalader une montagne, le versant nord est en général le plus difficile, mais il réclame aussi plus d'attention pour chaque geste.
C'est dans cet état d'esprit que j'ai voulu aborder mon dessin des castors. Pour le bien de ma gravure, il eut été mieux que je dispose d'une photo prise en situation avec le bon éclairage et une résolution confortable. J'aurais ainsi pu me rapprocher le plus possible d'un rendu hyper-réaliste et traduire le soyeux du pelage, l'eau scintillante dégoulinant sur sa robe et l'éclat des rayons du soleil.
Comme je dois tout imaginer, j'ai décider d'aborder le sujet par la lumière et pour me compliquer encore plus la tâche, de tracer cette lumière en noir. Ainsi, pour m'obliger à réfléchir au rôle de chaque trait posé sur le papier, j'ai dessiné en négatif en me limitant au parties éclairées. Un scratchboard à l'envers, en quelque sorte.
J'ai ensuite transformé ce négatif en positif sur photoshop et j'ai remplacé les zones non dessinée par du gris clair en me limitant à l'animal.
J'ai imprimé cette image et j'ai dessiné le reste sans toucher au blanc.

Dessin au crayon sur calque

Transformation du négatif en positif

fond gris

résultat final en cours d'éxécution

Paysage en arrière-plan terminé


Le paysage prend enfin son aspect définitif.
Suit ensuite une première tentative pour intégrer la surface de l'eau autour des castors à un graphisme plus brut (comme précédemment avec la frondaison). Cette idée d'associer un rendu stylisé fait de grossières esquisses au crayon ou à la craie et un traitement plus fin des zones les plus intéressantes aussi proche que possible d'une représentation réaliste, est au centre de mes préoccupations, en essayant de créer des passerelles entre ces deux formes d'écriture sans que cela fasse artificiel.
J'ai enfin déterminé le format de ma gravure : 35/48 cm. Pour moi, un grand format qui me permettra de bien détailler la hutte et les castors.
Je commence à envisager la possibilité de la faire en deux couleurs (2 plaques), probablement en vert et noir.
Il me reste à trouver la répartition.
À suivre...
 
 
 

La composition se poursuit


Le paysage se met en place peu à peu avec en premier le reflet de la hutte des castors sur l'eau suivi du barrage et enfin l'accentuation des lumières sur les arbres pour leur donner un aspect fantomatique.


Castor : première approche

Voici un dessin plus détaillé pour essayer de comprendre la morphologie du castor. Il me manque de la documentation pour faire le dessous des pattes et l'éclairage ainsi que le rendu du pelage ne me donnent pas satisfaction.

Quelques détails en plus


Le dessin des castors n'est pas facile car je manque de documentation détaillée et je n'ai rien trouvé pour le dessous des pattes ce qui risque donner une anatomie un peu fantaisiste. Je me contente de ça pour finir de mettre au point ma composition mais je reviendrais dessus en plus grand format avec je l'espère des détails plus juste pour disposer d'assez d'informations, exigence nécessaire si on veut atteindre une finesse d’exécution en gravure qui soit compatible avec l'utilisation du burin.
Je suis particulièrement content du rendu de l'eau que j'ai improvisé directement sur photoshop.
Je traite chaque élément séparément pour ensuite les scanner et les assembler sur l'ordinateur. Cette méthode me permet de revenir sur la composition aussi souvent que je le souhaite et aussi de travailler à différentes échelles selon l'importance du détail. Par exemple la frondaison à été faite au pastel en tout petit et sera agrandie 10 ou 15 fois plus ce qui me donne un fond texturé pour l'ensemble de la gravure.
L'apport de photoshop est inestimable. C'est une chance supplémentaire de prendre du recul (j'ai tendance à avoir des œillères une fois embarqué sur un sujet) et ainsi, je peux fragmenter. Je réserve le travail de longue haleine pour la gravure sur la plaque. C'est là que tout prend sa place et s'harmonise.


Mise en page


Voici l'ébauche de ma composition.
On peut voir pour l'instant la frondaison sombre qui graphiquement restera à l'état d'esquisse et sur laquelle se détachent quelques arbres aux troncs blafards dépouillés de leur écorce par les castors.
En bas au premier plan, je commence à visualiser l'attitude dans laquelle je vais camper mes castors pour essayer de les rendre craquants.
Il me reste à représenter l'eau et pour diviser l'image en deux ambiances différentes, je vais faire un barrage de branches qui laissera passer des filets d'eau.
Pour le haut, ambiance de désolation sinistre avec eau stagnante et guirlandes de branches blanches qui amèneront un aspect fantastique fascinant avec un léger parfums d'au-delà.
Pour le bas, ambiance plus sympathique avec l'eau en mouvement pleine de vie et nos petites bêtes aussi attendrissantes que possible traitées avec une richesse de détails que je vais devoir inventer.
L'eau qui s'écoule vers nous servira de passage entre ces deux mondes presque opposés qui représentent en fait une continuité.
Fin des délires pour aujourd'hui. A suivre ...
 
 

La source de mon inspiration


Consciente ou inconsciente, l'inspiration ne germe pas dans notre esprit à partir du néant.
Pour la gravure « Babel Castor », cette vidéo en est incontestablement le point d'origine.
Malheureusement pour moi, la forte pixellisation et la piètre qualité des images, ne m'ont pas permis de les utiliser pour dessiner les détails. J'ai cependant essayé de retranscrire l'émotion qu'elles suscitaient.

jeudi 6 octobre 2011

Babel castor : premier croquis

Permettez moi d'inaugurer une démarche un peu différente (un peu casse-gueule aussi), en espérant qu'elle fera des émules parmi vous.
Peut-être encore plus que le résultat final, je suis intéressé par la démarche et le pourquoi des étapes qui ont permis d'arriver à l'œuvre finale. Je propose donc d'expliquer mon projet et de livrer les différents croquis au fur et à mesure de leur exécution. Rien ne garanti que je mènerais ce projet jusqu'à son terme, mais comme mon premier croquis semble prometteur, je me lance.
Tout est parti d'une vidéo qui circule sur le net ou on voit deux castors faisant la sieste en flottant sur l'eau et en se tenant par la patte. Comme j'ai l'habitude d'apporter un peu de fantaisie et d'insolite dans mes créations animalières, j'ai tout de suite pensé au réconfort après l'effort et pour que ce réconfort soit vraiment mérité, j'ai imaginé en guise de tanière une « Tour de Babel » version castor.
Donc, le but de ce premier dessin au crayon et pinceau, est d'apporter un peu de réalité à cette vue fantaisiste de l'esprit. Ce « monticule » sera placé en arrière-plan d'un paysage ayant subi la patte (et les dents) des castors avec des troncs blancs de conifères se détachant sur une frondaison sombre que j'aimerais juste esquissée. Les castors et un barrage devraient occuper le bas de la gravure, la rivière s'écoulant vers nous. Voilà, il ne me reste plus qu'à trouver de la doc et à mettre en place ma composition.
A suivre....